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Gioachino Antonio Rossini est né le {{Date}} à Pesaro, dans les Marches, sur le bord de la mer Adriatique. Sa famille était d'origine modeste : son père, Giuseppe Rossini, dit Vivazza, fervent partisan de la Révolution française, était originaire de Lugo et exerçait les fonctions de tubatore ou trompette de ville, qu'il cumulait avec l'emploi d'inspecteur de boucherie ; sa mère, Anna Guidarini, née à Urbino, était chanteuse. Lorsque Giuseppe Rossini fut évincé de ses postes, pour avoir trop ardemment embrassé les idées révolutionnaires, Anna s'engagea comme chanteuse de théâtre à Bologne.
Le jeune Gioachino passa ses années de jeunesse auprès de sa grand-mère, ou en voyage à Ravenne, Ferrare et Bologne où son père se réfugiait dans sa tentative d'échapper à la capture après la restauration du gouvernement pontifical. C'est principalement à Bologne qu'il put s'initier à la musique, particulièrement au chant (il fut contralto et chantre à lAccademia filarmonica) et à l'épinette auprès de Giuseppe Prinetti, son premier professeur, puis d'Angelo Tesei. À quatorze ans, en 1806, il s'inscrit au Liceo musicale de Bologne, étudiant intensément et avec passion les œuvres de Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart (c'est à cette époque qu'il sera appelé tedeschino, « le petit allemand ») et écrit son premier opéra, Demetrio e Polibio, qui ne sera représenté qu'en 1812. L'année suivante, il fut admis dans la classe de contrepoint du Padre Stanislao Mattei (1750-1825). Il a appris facilement à jouer du violoncelle, mais la sévérité pédantesque des vues de Mattei sur le contrepoint a seulement servi à conduire le jeune compositeur vers une forme libre de composition. Entre-temps, il publie, en 1808, sa première œuvre musicale, intitulée Pianto d'armonia per la morte d'Orfeo.
Arrivant à Naples en 1815, il y rencontre Isabella Colbran, chanteuse lyrique, plus âgée que lui, qu'il épouse le {{date}} et dont il se sépare en 1837. Après la mort de celle-ci en 1845, il se remarie avec Olympe Pélissier le {{date}}.
À vingt ans à peine, trois de ses opéras ont déjà été représentés et, un an plus tard, ce nombre s'élèvera à dix. Le début officiel des représentations sur scène se situe vers 1810 au teatro San Moisé de Venise avec La cambiale di matrimonio. Le long « voyage avec l'opéra » commence, ponctué de brillants succès et d'échecs retentissants. En 1812, il connaît plusieurs succès avec Ciro in Babilonia à Ferrare, La scala di seta (L'Échelle de soie) à Venise et La pietra del paragone à Milan. Ce dernier opéra est d'ailleurs regardé par les critiques comme la pierre de touche du génie rossinien. L'année suivante, il connaît un triomphe à Venise avec la création de Tancredi, qui marque un tournant dans sa carrière : Rossini abandonne en effet les longs récitatifs traditionnellement utilisés dans lopera seria au profit d'une déclamation lyrique (Di tanti palpiti, un des plus beaux airs de cet opéra est aussi connu sous le nom d’« aria de' rizzi » : une légende populaire veut, en effet, que Rossini l'ait composé dans une auberge pendant le temps qu'on mettait à cuire son riz). Les années 1814-1815 sont moins heureuses et voient surtout l'échec de Il Turco in Italia (Le Turc en Italie) et de Sigismondo, représenté à La Fenice de Venise pendant le carnaval de 1815.
À l'automne 1815, l'impresario du teatro Argentina, à Rome, propose à Rossini le livret du Barbier de Séville, comédie française de Beaumarchais que Giovanni Paisiello avait jadis mise en musique et dont de nombreux autres compositeurs s'étaient déjà inspirés. Composé en quatorze jours seulement (Rossini reprit des passages d'une de ses œuvres précédentes, Elisabetta, regina d'Inghilterra), le Barbier est créé sous le titre dAlmaviva et reçoit un accueil particulièrement négatif : la nouveauté du style musical, les incidents scéniques (guitares désaccordées, chanteur qui tombe et saigne du nez, irruption d'un chat sur la scène) et surtout la présence dans la salle de nombreux amis de Paisiello, hostiles à Rossini et venus en perturbateurs, firent que la représentation fut couverte de huées et de sifflets. Le lendemain, cependant, le public accepta d'entendre l'œuvre et celle-ci fut bientôt jugée supérieure à celle de Paisiello ; aux applaudissements du public succéda le triomphe de Rossini, reconduit chez lui à épaules d'hommes. Ce n'est que quelques mois plus tard, à l'occasion d'une reprise au Teatro comunale de Bologne, que Rossini donnera à son opéra son nom définitif de Barbiere di Siviglia.
Quelques mois plus tard, Rossini rompt avec l’opera buffa et se tourne vers lopera seria en faisant représenter tout d'abord Otello puis, en 1817, La Cenerentola et Armida. La révolution de Naples, en juillet 1820, le contraint à endosser l'uniforme de la garde nationale mais ses chefs, ne découvrant pas en lui les qualités d'un soldat, le renvoient à son piano.
En 1822, il se rend à Vienne pour y faire représenter Zelmira ; il y rencontre Ludwig van Beethoven avec qui il ne pourra pas nouer de relations cordiales, compte tenu de la surdité et de la maladie du compositeur allemand. Après avoir essuyé un échec à Venise avec Semiramide, Rossini quitte l'Italie pour la France, où il arrive après un bref séjour en Angleterre où il crée La figlia dell'aria qui lui vaut l'estime du roi Georges IV. Son opéra Ugo re d'Italia, dont la composition est commencée en Angleterre en 1825, ne sera jamais achevé. Arrivé à Paris, il compose Il viaggio a Reims (Le Voyage à Reims), opéra de circonstance écrit à l'occasion du sacre de Charles X et créé au Théâtre-Italien le {{Date}}. Cet opéra rencontre un franc succès, bien que momentané : des passages seront cependant repris dans Le Comte Ory, composé en 1828.
Guillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Étienne de Jouy et d'Hippolyte Bis représenté à Paris le {{Date}}, sera sa dernière œuvre lyrique. Représentant une fusion des qualités propres à l'art italien, à l'art français mais aussi à l'art allemand (grâce de la cavatine et du duo italiens, harmonie profonde des chœurs allemands, clarté et précision du style français), il pose les bases du {{Citation}} avec La Muette de Portici d'Auber (1828). Il sera suivi par Robert le Diable (1831) et Les Huguenots (1836) de Giacomo Meyerbeer, et de La Juive de Jacques-Fromental Halévy (1835). Charles Gounod compte la partition de Guillaume Tell parmi ses deux {{Citation}}, l'autre étant Don Giovanni de Mozart{{refnec}}.
La révolution de 1830 lui fait perdre la protection de Charles X. Il s'enferme alors dans une longue retraite qui durera jusqu'à sa mort, cessant d'écrire des opéras pour se consacrer, à son propre rythme, à la composition de mélodies, musique sacrée et musique instrumentale, pour son seul plaisir et celui de son entourage : le Stabat Mater, écrit en 1841, les Péchés de vieillesse et la Petite messe solennelle exécutée en 1864.
Retourné à Bologne, il voit sa retraite troublée par les mouvements révolutionnaires qui secouèrent l'Italie en 1847 ; rendu suspect à ses compatriotes par son horreur des séditions populaires, Rossini doit faire face à l'animosité populaire et quitte Bologne pour Florence, où il s'installe à la Villa San Donato, mise à sa disposition par le prince Demidoff. L'année suivante, il quitte l'Italie pour Paris, où il s'installe dans un appartement de la rue de la Chaussée-d'Antin, passant l'été dans sa villa de Passy. En octobre 1868, il est retenu à Passy par une crise de catarrhe, maladie chronique dont il souffrait depuis de longues années ; il meurt à Passy au 2 avenue Ingres le vendredi {{date}}, peu avant minuit. Son corps est inhumé dans le cimetière parisien du Père-Lachaise et transporté en Italie seulement en 1887, neuf années après la mort d'Olympe Pélissier. Il repose dans la basilique Santa Croce, à Florence. Rossini a laissé tous ses biens à sa ville natale, Pesaro, dans laquelle est toujours en activité un important conservatoire à son nom, formant de nouveaux talents.