Michel Jeury est né en janvier 1934 à Razac d'Eymet, en Dordogne, dans une famille paysanne. Après-guerre, il découvre que le célèbre Marcel E. Grancher était engagé aux côtés de son père durant la première guerre mondiale. Il insiste pour que celui-ci le contacte. Grancher aura une influence décisive dans l'envie d'écrire de Michel Jeury. Tout en aidant au travail agricole de ses parents, il poursuit ses études et obtient le bac en 1952. Dans le courant des années 1950, il écrit plusieurs romans, de science-fiction puis de littérature générale, tout en travaillant. Trois romans seront publiés, mais sans succès, malgré le Prix Jules Verne pour La Machine du pouvoir.
Jeury cesse d'écrire, exerce divers métiers (instituteur, visiteur médical, représentant, etc.). En 1967, il cesse toute activité professionnelle régulière et s'installe à Florensac chez ses parents, près de Falgueyrat sur le canton d'Issigeac. Il se remet à écrire et terminera le manuscrit de son roman Le temps incertain en 1972 à La Grèze, près d'Eyrenville. Paru l'année suivante dans la prestigieuse collection « Ailleurs et demain » de Gérard Klein sans que celui-ci ne modifie le manuscrit ni ne rencontre l'auteur, ce livre confirme une carrière d'écrivain de science-fiction qui durera près de vingt ans, avec la publication de plusieurs dizaines de romans.
À partir de 1973, Michel Jeury reçoit de nombreux auteurs confirmés comme John Brunner ou en devenir comme Roland C. Wagner, dans ce que Gérard Klein qualifiera plus tard de Pélerinage d'Issigeac. Il recevra notamment des proches de Gilles Deleuze et contribuera activement à lancer la carrière des frères Bogdanoff.
Michel Jeury se marie en 1975, il a une fille en 1976. Au début des années 1980, il publie « Le Crêt de Fonbelle », mémoire de ses parents qui préfigure son évolution vers la littérature générale. En 1987, après la mort de ses parents, il s'installe à la bambouseraie d'Anduze, puis sur les hauteurs du village cévenol une douzaine d'années plus tard. Depuis la fin des années 1980, Michel Jeury est en quelque sorte retourné à ses racines paysannes, délaissant la science-fiction pour le roman de terroir (L'année du certif, entre autres) avec un succès considérable. Jeury ne retouchera à la science-fiction que ponctuellement, en publiant par exemple Le Chat venu du futur, (1998), coécrit avec sa fille Dany Jeury, jusqu'à la publication en 2010 d'un nouveau roman, May le monde pour lequel il obtiendra à nouveau le Grand prix de l'imaginaire, 38 ans après Le Temps incertain.