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Desproges, Pierre (1939-1988)

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Biographie

Jeunesse

Pierre Desproges (deuxième personne sur la gauche) à Châlus, le 26 septembre 1958.

Issu d'une famille de commerçants de Châlus (Haute-Vienne), Pierre Desproges passe une partie de son enfance à Luang Prabang (Laos), où son père dirige une école primaire avant de devenir professeur de français à Paris. Élève moyen, il passe un baccalauréat sans grand relief.

En 1959, il accomplit son service militaire. Envoyé en Algérie, il y passe vingt-huit mois. Il conservera de cette période un souvenir exécrable. De retour à la vie civile et ne sachant trop que faire pour gagner sa vie, il entreprend des études de kinésithérapie qu'il abandonne assez vite, écrit des romans-photos réalisés avec des amis et qui sont publiés, vend des assurances-vie (qu'il rebaptise « assurances-mort ») puis des poutres en polystyrène expansé.

L'Aurore

Pierre Desproges devient ensuite journaliste à L'Aurore, où il entre grâce à son amie d'enfance, la journaliste Annette Kahn, dont le frère, Paul-Émile, était son condisciple au lycée Carnot à Paris. Le chef de service des informations générales, Jacques Perrier, qui n'aime pas son humour et ne le supporte pas, le fait renvoyer.

Il travaille alors à Paris Turf, journal hippique appartenant au même groupe de presse. Lorsque Perrier est à son tour licencié, en mai 1968, Bernard Morrot, nommé pour le remplacer, fait revenir Desproges à L'Aurore et lui confie une rubrique de brèves insolites à l'humour acide, que Pierre Desproges appelle la « rubrique des chats écrasés ». Jugé un peu trop caustique, il évite son licenciement grâce à Françoise Sagan, qu'il interviewera plus tard pour Le Petit Rapporteur, et qui écrit une lettre au journal en affirmant qu'elle n'achète L'Aurore que pour la rubrique de Desproges.

Remarqué par ses confrères de la télévision, il devient chroniqueur dans l'émission télévisée de Jacques Martin Le Petit Rapporteur sur TF1. Sa prestation dans cette émission dominicale, aux côtés de son complice Daniel Prévost, demeure gravée dans l'esprit des amateurs d'humour noir et de cynisme. Il finit toutefois par claquer la porte, car ses interventions sont de plus en plus souvent coupées au montage (Martin prenant ombrage de la popularité de Desproges){{,}}, et retourne à L'Aurore, où il se sent mieux.

Radio et télévision

procureur]] humoristique du Tribunal des flagrants délires sur France Inter en 1980.

Desproges participe ensuite à plusieurs émissions de radio sur France Inter :

  • en 1978 et 1979, il anime en compagnie de Thierry Le Luron l'émission hebdomadaire Les Parasites sur l'antenne ;
  • en 1980 et 1981, il collabore à Charlie Hebdo avec une petite chronique intitulée Les étrangers sont nuls ;
  • en 1980 et 1981, il participe à l’émission L'île aux enfants, où il interprète le professeur Corbiniou dans une vingtaine de petits sketchs destinés aux enfants afin de « les abêtir davantage ». Cette séquence est en quelque sorte l'ancêtre de La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède ;
  • entre 1980 et 1983, il est le procureur du Tribunal des flagrants délires en compagnie de Claude Villers et Luis Rego. Ses féroces réquisitoires commencent invariablement par son célèbre : « Françaises, Français, Belges, Belges… » et par « Public chéri, mon amour ! » pour se terminer par une sentence sans appel : « Donc, l'accusé est coupable, mais son avocat vous en convaincra mieux que moi. » ;

{{Article détaillé}}

  • il anime en 1986 une chronique quotidienne intitulée Chronique de la haine ordinaire, où il traite de sujets qui le révoltent, à travers des coups de gueule de deux ou trois minutes environ.

En 1982, il collabore quelques mois au scénario de l'émission Merci Bernard sur FR3. {{refnec}}. Il assure également sur cette chaîne, entre 1982 et 1984 (cent émissions), une chronique intitulée La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède qui, selon lui, divise la France en deux : « Les imbéciles qui aiment et les imbéciles qui n'aiment pas. »

Au début de l'année 1988, quelques semaines avant sa mort, Pierre Desproges tourne une publicité parodique avec Les Nuls. Le tournage est difficile, comme le révèle Alain Chabat dans le livre Desproges est vivant. Sur le plateau de l'émission L'assiette anglaise du 20 février 1988, Desproges prétend s'être fêlé une côte durant l'enregistrement du sketch, ce qui explique sa fatigue du moment. Cette remarque est sujette à caution, Hélène Desproges ayant révélé des années plus tard que Pierre Desproges était maintenu dans l'ignorance du cancer qui le rongeait. Cette fatigue était plus vraisemblablement due à la progression du cancer qu'à une hypothétique côte fêlée.

Sur scène

En 1975 et les années suivantes, Pierre Desproges est à l'Olympia sur scène aux côtés de Thierry Le Luron. En 1977-1978, il interprète des sketches avec Evelyne Grandjean, notamment Le Banc. En 1978-79, il débute en tête d'affiche sur scène dans un petit théâtre du quartier Mouffetard, le Théâtre des 400 coups. Il joue devant un maigre public une pièce de théâtre drolatique : « Qu'elle était verte ma salade… » Il est aussi avec Thierry Le Luron à Bobino.

Il introduit à plusieurs reprises les tours de chant de Dalida. Dans les coulisses, les rapports sont houleux avec Orlando, le frère de la chanteuse, qui ne comprend pas toujours le second degré de l'humoriste.

Aidé par Guy Bedos, il remonte sur scène en 1984 au Théâtre Fontaine dans Un cri de haine désespéré où perce néanmoins une certaine tendresse et en 1986 au Théâtre Grévin dans Pierre Desproges se donne en spectacle.

Mort et inhumation

Saint-Parfait]], ses cendres ont été directement mélangées à la terre, sans croix ni dalle, selon sa volonté.

En 1987, Pierre Desproges ressent une douleur dorsale alors qu'il joue au golf avec le chanteur Renaud (cette anecdote est contestée par les membres de la famille de Pierre Desproges). Les médecins qui l'opèrent ne peuvent que constater les dégâts : ses deux poumons sont atteints par un cancer, l'humoriste est condamné. En accord avec Hélène Desproges, son épouse, ils décident de lui cacher la vérité et prétendent avoir retiré une tumeur sans conséquence.

Lentement, son état de santé se dégrade. L'humoriste ressent une fatigue chronique mais continue d'honorer ses engagements professionnels, sans se douter que le cancer le ronge. Pour tenir le rythme de la tournée de son spectacle, des cocktails de remontants lui sont administrés directement dans les muscles. En mars 1988, il accepte d'interrompre sa tournée pour reprendre des forces à l'hôpital. Il y meurt le 18 avril 1988, peu avant l’élection présidentielle.

Le 12 septembre 2015, sur les ondes de RTL, Guy Bedos révèle au micro de Marie Drucker qu'on a « aidé Pierre Desproges à mourir », à l'hôpital. Cette évocation d'une euthanasie de l'humoriste est également présente dans l'autobiographie de Bedos Je me souviendrai de tout.

Ses obsèques se déroulent au cimetière du Père-Lachaise à Paris, après une messe. Ses cendres sont inhumées après sa crémation dans une tombe provisoire, puis dans la division 10. Sa sépulture est un minuscule jardinet entouré d'une grille avec une simple plaque, où ses cendres ont été mélangées à la terre (sur dérogation de la Ville de Paris){{refnec}}. La tombe est située en face de celle de Michel Petrucciani et non loin de celles de Frédéric Chopin, Claude Chabrol et Mano Solo.

Hélène le rejoint dans sa dernière demeure en 2012.

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