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Buisson, Patrick (1949-....)

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Biographie

Origines et études

Fils d'un ingénieur d'Électricité de France engagé d'abord à l'Action française avant d'adhérer au Rassemblement du peuple français du général de Gaulle, Patrick Buisson est élevé dans le culte de Charles Maurras et dans l'anticommunisme. En 1956, sa mère l'emmène manifester contre l'entrée des chars soviétiques à Budapest.

Son engagement politique débute au lycée où, marqué par la guerre d'Algérie, il refuse de respecter une minute de silence après un attentat meurtrier de l'OAS. Étudiant en histoire à l'université de Nanterre, appréciant notamment Philippe Ariès et Raoul Girardet, il est titulaire d'une licence d'histoire et d'une maîtrise de lettres en 1971. Sous la direction de Girardet, il rédige un mémoire de maîtrise sur le mouvement Algérie française. Durant ses études, il devient vice-président de la Fédération nationale des étudiants de France (FNEF), et s'oppose au Mouvement du 22-Mars en 1968 aux côtés d'Alain Renault.

Journaliste politique

Analyste et militant politique d'extrême droite, Buisson s'éloigne cependant de la politique active dès la fin de ses études et, après quelques années d'enseignement, se tourne pour l'essentiel vers le journalisme engagé d'extrême droite avec Minute (1981-1987) dont il devient le correspondant à l'Assemblée nationale, puis pendant un an le directeur de la rédaction. Il intègre ensuite Le Crapouillot, puis Valeurs actuelles, qu'il dirigera pendant six ans avant d'entrer à LCI.

En 1984, il publie avec Pascal Gauchon, ex-rédacteur en chef de Défense de l'Occident et ancien secrétaire général du Parti des forces nouvelles, le livre OAS, Histoire de la résistance française en Algérie, préfacé par Pierre Sergent, l'un des dirigeants de l'organisation. La même année, il publie un Album Le Pen, album photographique sur Jean-Marie Le Pen, coécrit avec Alain Renault, ancien secrétaire national du Front national et contributeur du journal Militant, ainsi que Le Guide de l'opposition, dans lequel il recense les partis et clubs de droite et d'extrême droite des villes de France.

Lorsqu'il dirige Minute de 1986 à 1987, il œuvre alors au rapprochement de toutes les droites, déclarant que {{Citation}}. Selon son analyse, {{Citation}} Remercié par Minute, il devient directeur de la rédaction générale de Valeurs actuelles en 1987.

Conseiller politique

Après quinze ans de presse écrite, il s'oriente vers le conseil aux hommes politiques. Il devient conseiller de Jimmy Goldsmith et de Philippe de Villiers dont il dirige la campagne pour les élections européennes de 1994 et la campagne présidentielle de 1995, en axant les discours vers l'aile droite du RPR par l'affirmation du souverainisme. Avec la société Publifact qu'il créé en juillet 1982, il vend ses services à Alain Madelin et François Bayrou. Dès 1986, il participe à la rédaction de l'accord de « cogestion » que le FN négocie avec Jean-Claude Gaudin, après le succès du Front national aux régionales en région PACA.

Il lance en 1996 la revue hebdomadaire Politique Opinion en association avec l'ensemble des directeurs des instituts de sondages, et anime à partir de 2000 la page « Opinion » du Figaro. Créateur et animateur de nombreuses émissions politiques sur LCI dont Le Club de l'opinion (1997-2000), Politoscopie (1999- 2000) puis 100 % Politique (à partir de 2001), en compagnie de David Pujadas. Créateur et animateur de Un livre, un débat en 2003, puis de Questions qui fâchent (à partir de 2005). Entre 2005 et 2007, il coanime ensuite l'émission hebdomadaire sur LCI intitulée Politiquement Show, et assure également l'émission Questions qui fâchent avec Michel Field.

Ayant prédit la victoire du « non » à 55 % au référendum français sur le traité constitutionnel européen, il est approché en 2005 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui en fait l'un de ses proches conseillers, équilibrant le gaullisme social d'Henri Guaino, rédacteur des principaux discours de sa campagne présidentielle. Il est alors considéré comme un des artisans de la ligne victorieuse de la campagne de 2007 autour d'un discours « décomplexé » sur l'autorité, la morale, l'immigration, la délinquance, l'assistanat, mai 68, l'identité nationale.

Sans poste officiel à l'Élysée, à sa demande, il demeure cependant un collaborateur très écouté du nouveau président de la République, et quitte l'antenne de LCI. Dès lors, Patrick Buisson guide les choix de Nicolas Sarkozy, notamment sur la création du ministère de l'Identité nationale (et de l'Immigration) ou encore dans la conquête du vote Front national via l'élaboration d'un discours sécuritaire ad hoc. En 2008, à la tête de Publifact, Patrick Buisson envoie à l'Élysée un total de 130 factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages réalisés par OpinionWay et publiés par Le Figaro et LCI, pour un prix de {{unité}}. Selon la Cour des comptes, le total de ses prestations a atteint la somme de 1,5 million d'euros pour l'année 2008. Le 23 juillet, le PS demande la création d'une commission d'enquête.

Décoré par le président de la République au titre de chevalier de la Légion d'honneur, le 24 septembre 2007, il dirige la chaîne Histoire (détenue à 100 % par le groupe TF1) depuis octobre 2007. Selon Le Monde, c'est sa proximité avec le président de la République qui aurait permis à la chaîne Histoire de recevoir, entre 2008 et 2009, {{unité}} de la part du ministère de la Culture.

Le 21 janvier 2012, le pape Benoît XVI le promeut, dans la salle ducale du palais du Vatican, commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. Il est alors volontiers reconnu comme faisant partie, avec Stéphane Fouks, Anne Méaux, Jacques Pilhan, Thierry Saussez, Jacques Séguéla, Claude Sérillon ou Jean-Pierre Thiollet, des conseillers en communication qui jouent ou ont joué un rôle notable, dans les domaines politique, économique, social ou culturel de la France.

À la suite de l'échec de Nicolas Sarkozy en mai 2012 à l'élection présidentielle, ses choix idéologiques et ses conseils dans la campagne sont l'objet de diverses appréciations et polémiques. Françoise Fressoz, éditorialiste du journal Le Monde souligne son {{Citation}}, et selon le politologue Stéphane Rozès, la « droitisation » à laquelle il réussit à mener l'UMP a participé à provoquer le « dynamitage » de ce parti à la suite des élections pour le renouvellement de ses dirigeants au congrès de novembre 2012{{,}}.

Patrick Buisson dépose une plainte le 11 décembre 2012 contre la ministre de la Justice Christiane Taubira pour « prise illégale d'intérêt », celle-ci faisant partie alors du comité de parrainage d'Anticor, l'association à l'origine d'une plainte contre X dans le cadre de l'affaire des sondages. La plainte est jugée recevable en janvier 2014. En novembre 2015, la presse révèle que l'association a géré ce dossier en concertation avec le cabinet de Christiane Taubira et avance que la juge d'instruction Sabine Kheris en près de deux ans n'a accompli aucun acte d'instruction{{,}}.

Durant la période où il travaille à l'Élysée, Patrick Buisson a enregistré des réunions « à l'insu » de Nicolas Sarkozy et des autres conseillers présidentiels, à l'aide d'un dictaphone caché (dissimulation qu'il nie par l'intermédiaire de son avocat {{Me}} Gilles-William Goldnadel). L'existence de ces enregistrements est révélée par l'hebdomadaire Le Point en février 2014, puis des extraits sont publiés par Le Canard enchaîné et Atlantico en mars. Le couple Bruni-Sarkozy porte plainte pour violation de la vie privée, à la fois contre Atlantico et contre Patrick Buisson ; Patrick Buisson porte plainte contre X pour vol et recel{{,}}.

Vanessa Schneider et Ariane Chemin dans leur livre, Le mauvais génie (2015), ont prêté à Patrick Buisson une proximité avec Jean-Luc Mélenchon, ce que ce dernier a qualifié lui-même de « pure invention ».

En {{date-}}, il est reconduit pour un an à la tête de la chaîne Histoire.

En {{date-}}, il est mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dans l'affaire des sondages de l'Élysée réalisés entre 2007 et 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sans mise en concurrence préalable.

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