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Kahn, Axel (1944-....)

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Biographie

Origines familiales et études

Axel Kahn est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne, d'ascendance juive alsacienne laïque et champenoise originaire du village de Mussy-sur-Seine, et le frère du journaliste Jean-François Kahn et du chimiste Olivier Kahn. Né au Petit-Pressigny en Indre-et-Loire où il a passé les cinq premières années de sa vie, sa famille s'installe à Paris au début des années 1950. Axel Kahn fait ses études secondaires au lycée Buffon et s'engage à cette époque auprès du Parti communiste à 17 ans dans une cellule liée aux usines Citroën voisines. Axel Kahn fait ses études de médecine et devient interne des Hôpitaux de Paris à l'hôpital Lariboisière notamment. Durant son service militaire, en 1967-1968, il fait sa coopération comme médecin-chef dans la préfecture de Haute-Kotto en République centrafricaine. Le {{date}}, son père se suicide en laissant, à lui seul, un message : « [...] sois raisonnable et humain [...] », événement qu'il considère de grande importance dans sa vie{{,}}.

Vie de famille

Il épouse en troisièmes noces le {{date}} dans le {{15e}} arrondissement de Paris, Pascale Briand, une chercheuse scientifique française, engagée en politique sous la bannière de Les Républicains.

Parcours scientifique

Axel Kahn est docteur en médecine avec une spécialité en hématologie (1974) et docteur ès sciences (1976). Il devient chercheur à l'INSERM avec une spécialisation en biochimie et intègre, en 1972, le groupe de Jean-Claude Dreyfus au sein de l'Institut de Pathologie moléculaire de l'hôpital Cochin créé (1969) et dirigé par Georges Schapira, qui deviendra le futur Institut Cochin.

Ses travaux portent sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l'expression des gènes par les sucres, et plus récemment le foie et le métabolisme du fer. À la fin des années 1980, il se fait le porte-parole en France de la thérapie génique, mais il admettra plus tard que les perspectives de cette technologie ont été surévaluées. Il a présidé la Commission du génie biomoléculaire de 1988 à 1997. Il est nommé directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de la société Rhône-Poulenc de 1997 à 1999, ce qui provoqua quelques polémiques car cette compagnie développait des OGM et qu'Axel Kahn venait de rendre un avis favorable à leur culture en France. Il a été membre du CCNE de 1992 à 2004. Il s'est notamment déclaré hostile au clonage thérapeutique, au motif qu'il « attenterait à la dignité humaine ». Directeur d'une unité de recherche Inserm depuis 1984, il a été directeur de l'Institut Cochin et de l'Institut fédératif de recherche Alfred-Jost de 2001 à 2008.

Au niveau de la Commission européenne, il a été nommé président du Groupe d'experts de haut niveau pour les Sciences de la Vie (un organe de conseil sur les biosciences et les biotechnologies) de 2000 à 2002 par le commissaire européen chargé de la recherche, Philippe Busquin.

Il est également membre du conseil scientifique de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Axel Kahn est également auteur de très nombreux livres de vulgarisation et de réflexion, notamment philosophique et éthique. Il a été le fondateur et le rédacteur en chef, de 1986 à 1998, de la revue franco-québécoise Médecine/sciences.

Parcours administratif et politique

Tandis que ses responsabilités au sein de l'INSERM s'accroissent (président d'une commission scientifique spécialisée en 1983, puis membre du collège de direction), Axel Kahn est nommé membre du Comité consultatif national d'éthique en 1992. Il était président de la Commission du génie biomoléculaire auprès du ministère de l'Agriculture et de la Pêche depuis 1987. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix et appartient au conseil scientifique de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques depuis 1998. Président du groupe de réflexion sur l'éthique de la Ligue nationale contre le cancer depuis 2004, il a pris la présidence de la Fondation internationale du handicap en 2007. Axel Kahn a été nommé, en Conseil des ministres en mars 2008, membre de la commission présidée par Simone Veil, pour la révision du préambule de la Constitution française de 1958.

Depuis 1990, Axel Kahn s'est engagé dans plusieurs débats médiatiques. En 1991, il lance avec d'autres une pétition contre l'utilisation des tests génétiques pour détecter des fraudes chez les athlètes féminines. Depuis 1992, il milite contre la brevetabilité des gènes, par les États-Unis et par l'Europe. Il proteste également contre l'exhumation d'Yves Montand afin de pratiquer, sur sa dépouille, des tests de paternité.

En 2000, Axel Kahn s'est opposé non seulement au clonage reproductif, mais aussi au principe du clonage thérapeutique, dénonçant la réification de l'embryon humain. Mettant en question les possibilités thérapeutiques de cette méthode, il la contestait pour des raisons morales. Il a dénoncé le discours des médecins et des scientifiques la présentant comme porteuse d'exceptionnelles promesses médicales. Pour lui, il s'agissait là plus d'un lobbying que d'une réelle information du public. En 2005 et 2006, il a insisté pour que, même si le Parlement finissait par autoriser cette recherche, ce soit pour des raisons scientifiques explicites, et non en arguant des perspectives thérapeutiques alors difficilement réalisables au moins à court et moyen terme. Certains ont interprété cette analyse comme le signe d'un léger infléchissement de sa position ces dernières années.

Chargé par le CCNE d'instruire la saisine ministérielle sur le sujet, Axel Kahn s'opposera vivement à la jurisprudence de la Cour de cassation sur l'affaire Perruche. Cette jurisprudence indiquait que des praticiens ayant commis une erreur de diagnostic prénatal devaient indemniser non seulement les parents, mais aussi, toute leur vie durant, les enfants handicapés.

En 2004, comme quelques personnalités de l'Institut Cochin, il soutient très activement le mouvement des chercheurs Sauvons la recherche{{refnec}}.

En 2006, il est {{refnec}} du {{s-}} pour l'île Seguin avec d'autres personnalités telles que Régis Debray, Albert Jacquard ou Philippe Meirieu.

Toujours dans le cadre de son combat contre le réductionnisme génétique, il répond{{,}} en 2007 à Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République. Ce dernier dans un entretien avec le philosophe Michel Onfray avait fait part de sa conviction d'une origine génétique de la pédophilie et des tendances suicidaires chez les jeunes. En septembre 2007, avec Didier Sicard président du CCNE, il s'oppose vivement à l'amendement présenté par le député Thierry Mariani portant sur l'utilisation des tests génétiques dans le cadre du regroupement familial, qu'il déclare « immorale » et « illégitime ».

Sur le plan administratif et universitaire, Axel Kahn s'est porté candidat à la présidence de l'université Paris Descartes. Il a été élu le {{date}} par le Conseil d'administration, alors qu'il était le seul candidat. Il a précisé ses objectifs et sa vision de la loi Pécresse sur l'autonomie des universités dans un entretien au journal Le Point. Il a néanmoins apporté son soutien à l'Academic Pride. Le 18 décembre 2008, il est élu président de la commission recherche de la Conférence des présidents d'université (CPU). Son mandat de président de l'université Paris Descartes a pris fin le {{date}}.

Axel Kahn a pris position en faveur de la réforme sur l'autonomie des universités (mettant jusqu'à sa présidence de Paris Descartes en jeu) ainsi qu'en faveur du décret sur les universitaires, qui suscite l'opposition d'un nombre important d'enseignants-chercheurs en 2009. Il s'est toutefois désolidarisé du président Sarkozy qui, lors d'une émission télévisée le 5 février 2009, s'est réclamé de son soutien « comme personnalité de gauche ». Le 7 février dans une interview sur Europe 1, Axel Kahn a refusé d'être « pris en otage », a reproché au président ses propos méprisants et blessants sur les chercheurs tenus à l'Élysée le 22 janvier et lui a déclaré que, dans ces circonstances, sa réforme « maintenant mal emmanchée » ne passerait pas. Une semaine plus tard, il déclarait la nouvelle version du décret « acceptable » tout en affirmant qu'il « serait inacceptable de compenser par des surcharges de service le manque d'enseignants-chercheurs ».

De mai à août 2013, Axel Kahn parcourt la France à pied en soixante-douze étapes, depuis Givet dans les Ardennes à la frontière espagnole au Pays basque. Il partage au quotidien sur les réseaux sociaux ses impressions d'étape et réflexions qui font aussi l'objet de son livre Pensées en Chemin. Ma France des Ardennes au Pays basque (éd. Stock, 2014). De mai à fin juillet 2014, il réalise, également en soixante-douze étapes, une seconde traversée diagonale du pays dans l'autre sens, "entre deux mers" de la Pointe-du-Raz dans le Finistère à Menton, à la frontière italienne dans les Alpes maritimes.

Engagement politique

Axel Kahn se décrit comme humaniste{{,}}{{,}}. Membre du Parti communiste français jusqu'en 1977{{,}}, Axel Kahn adhère au Parti socialiste après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 et le quitte deux ans après. De 2003 à 2007, il a été vice-président de la Société des amis de l'Humanité.

Lors des élections législatives françaises de 2007, Axel Kahn copréside avec Albert Jacquard le comité de soutien d'André Aschieri dans la neuvième circonscription des Alpes-Maritimes. À l'occasion des élections municipales françaises de 2008, il est membre des comités de soutien de Bertrand Delanoë, à Paris, et de Pierre Cohen, à Toulouse ; il est intervenu dans les derniers meetings des candidats.

En juillet 2011, Axel Kahn intègre l'équipe de campagne de Martine Aubry pour l'élection présidentielle de 2012 chargé d'une thématique de réflexion sur la « refondation du progrès ». Le {{date}}, il annonce qu'il accepte l'investiture du Parti socialiste pour les élections législatives dans la deuxième circonscription de Paris ({{5e}}, {{6e}} et {{7e}} arrondissements), une circonscription sociologiquement acquise à la droite où il devra notamment affronter François Fillon (UMP). Lors du premier tour, le 10 juin 2012, Axel Kahn obtient 33,88 % des voix et se qualifie pour un second tour face à François Fillon (48,62 % des suffrages){{,}}. Lors du second tour, le 17 juin 2012, Axel Kahn est battu avec 43,54 % des suffrages exprimés contre 56,46 % à François Fillon.

Controverses

Présenté parfois par les médias comme le « généticien français le plus renommé en Europe », Axel Kahn ne figure cependant pas dans la liste des 137 scientifiques français les plus cités, établie par l’Institute for Scientific Information. Cette liste comporte une bonne dizaine de généticiens français, parmi lesquels Pierre Chambon, Daniel Cohen, Jean-Louis Mandel, Marie-Geneviève Mattéï et Jean Weissenbach. Il a néanmoins publié plus de 500 articles dans des revues internationales.

Son travail scientifique durant des années a porté principalement sur la régulation de gènes du métabolisme hépatique par les sucres. Le groupe d'Axel Kahn a inactivé, chez la souris, des gènes responsables de cette régulation. Une des équipes de son laboratoire ayant obtenu un phénotype inattendu après l’inactivation d’un de ces gènes, il s’est avéré que par hasard, un autre gène avait été inactivé, le gène de l’hepcidine. Un des membres de cette équipe provenant d’un laboratoire travaillant sur le métabolisme du fer, le phénotype observé a été rattaché à une pathologie courante : l'hémochromatose, et le rôle de l’hepcidine, un peptide anti-microbien dont la réponse au fer avait été découverte par une équipe rennaise, a pu être ainsi démontré par l'équipe de Sophie Vaulont et d'Axel Kahn. Bien que les études ultérieures des membres de son équipe aient été essentielles pour la compréhension de l'ensemble du mécanisme d'action de l'hepcidine{{,}}{{,}}{{,}}{{,}}, il est reproché par certains à Axel Kahn de s’être employé à minimiser le rôle des codécouvreurs.

En mars 2007, Axel Kahn a été critiqué sur la production scientifique de l'Institut Cochin dans un article du journal Les Échos. Il a répondu à cette critique par une lettre ouverte. Il s'est montré solidaire de la lutte des Échos pour son indépendance lors de sa tentative de rachat par Bernard Arnault en juillet 2007.

En mai 2012, dans le cadre de l'élection présidentielle, il compare dans un tweet le rassemblement des partisans de Nicolas Sarkozy sur l'esplanade du Trocadéro le 1{{er}} mai à Paris aux rassemblements nazis de Nuremberg ({{Citation}}, avant de s'excuser dans un second tweet dans lequel il demande {{citation}} et déclare avoir été bouleversé. Il expliquera plus tard avoir réagi aux {{Citation}} qu'évoquaient pour lui ce meeting politique de soutien au candidat-président{{,}}.

Axel Kahn a présidé de 1988 à 1997 la Commission du génie biomoléculaire (CGB), chargée d’évaluer les risques liés à l'utilisation de PGM, plantes génétiquement modifiées, et il est parrain de l’AFBV. Il est en relation d’affaires depuis 1994 avec Rhône-Poulenc, géant de l’agrochimie qui a investi de longue date dans le secteur des PGM, et pour qui il a déposé son premier brevet en 1994, alors qu'il n'a été officiellement nommé Directeur Scientifique qu'en 1997.

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