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Cauvin, Patrick (1932-2010)

Biographie

Son père, cheminot, fait de lui « un intoxiqué de l’écran », en l’emmenant très tôt voir une multitude de films américains. Humphrey Bogart incarne alors, à ses yeux, l’image emblématique du cinéma.

Il monte à Paris en 1938 et amorce des études peu fructueuses, jusqu'à ce qu'il découvre la philosophie.

De 1951 à 1954, Claude Klotz poursuit ses études à la Sorbonne, où il obtient une licence de philosophie. À son retour de la Guerre d'Algérie, il se destine à l'enseignement. De 1964 à 1976, il enseigne le français dans des lycées de la région parisienne (au lycée technique de Bezons) et réside dans des HLM à Sarcelles.

En 1973, il aide Joseph Joffo à écrire le best-seller Un sac de billes.

Marqué par la guerre d'Algérie, il écrit des romans noirs sous son vrai nom : une série de treize intrigues policières sanglantes au héros récurrent baptisé Reiner, puis renommé Raner. Lassé de cet univers âpre, Claude Klotz apporte en 1974 une histoire d’amour à son éditeur Jean-Claude Lattès. Ce dernier lui demande de changer de nom s’il espère vendre son roman L’Amour aveugle. Il prend alors le pseudonyme de Patrick Cauvin : {{Citation}}

En 1977, tandis que Monsieur Papa (publié en 1976) sort sur les écrans, mis en scène par Philippe Monnier avec Daniel Auteuil et Claude Brasseur, E=mc2 mon amour, une histoire d’amour entre deux jeunes adolescents surdoués, connaît un succès retentissant. Un an plus tard, cette histoire sera également adaptée pour le cinéma, cette fois-ci par George Roy Hill.

En 1980, il est rédacteur d’une chronique de cinéma illustrée par le dessinateur Régis Franc, dans le magazine de bande dessinée Pilote.

Il signe en 1981 Nous allions vers les beaux jours, récit sur la Shoah. Ce traitement romancé de l’Histoire lui a valu de nombreuses critiques. Or il est évident à ses yeux que cette période de l’Histoire peut faire l’objet d’une fiction : {{Citation}}

En 1982, dans les dédales du temple de Karnak en Égypte, Patrick Cauvin remarque un couple de handicapés qui, dans leur fauteuil, semblent beaucoup s’amuser. Revenu à Paris, il songe à l’histoire de deux jeunes gens qui, en dépit de leurs souffrances physiques, découvrent une certaine joie de vivre : Dans les bras du vent sortira l’année suivante.

Entre la violence de Claude Klotz et la tendresse de Patrick Cauvin, Laura Brams brouille les cartes en 1984. Signée Cauvin, cette histoire d’amour hitchcockienne ressemble étrangement à Klotz. Sans cesse partagé entre sa fascination pour l’image et son art de l’écriture, il joue dans ce récit sur des techniques empruntées au cinéma. « Mon ambition, c’est de faire du lecteur un spectateur. À coups de dialogues qui sont mes moyens à moi de faire des champs et contrechamps. »

En 1985, le temps d’une scène d’un numéro des Dossiers de l'écran, intitulé « La politique est mon métier », il joue le rôle d’un député socialiste des années 1930.

Il reçoit en 1986 le prix Vogue Hommes, pour Haute-Pierre, sorti l’année précédente chez Albin Michel, un prix créé à l’initiative du magazine éponyme et destiné à récompenser un roman français susceptible d’être adapté au cinéma.

En collaboration avec le célèbre dessinateur Bilal, il signe en 1987 Hors jeu (éd. Autrement), œuvre originale d’une imagination délirante sur le football du futur.

Il est le scénariste en 1990 du film Le Mari de la coiffeuse, réalisé par Patrice Leconte.

En 1994, Jean-Pierre Cottet, directeur de l’antenne sur France 3, lui demande son aide pour la création de fictions. Il y occupe un rôle de conseiller et assiste les scénaristes sur l’écriture des dialogues. L'année suivante, Patrick Cauvin est invité à donner une conférence dans un centre culturel à Tananarive (Madagascar) pour évoquer son roman Villa Vanille. Le séjour s’avère être cauchemardesque pour l’écrivain. Il découvre, une fois sur place, que la presse locale est unanimement négative à son égard et passe, de peur d’être la cible de bandits de grands chemins, ses journées confiné dans sa chambre d’hôtel.

Vingt-deux ans après la sortie de E=mc2 mon amour, les deux protagonistes, Lauren et Daniel, se retrouvent en 1999 dans Pythagore, je t'adore, qui connaît un franc succès. Alors que le romancier s’était promis de ne jamais écrire de suite, la nostalgie de ses premières intrigues le décide, finalement, à faire revivre ses jeunes héros.

Avec l’œil d’un journaliste attentif et passionné, il signe en 2001 La Reine du monde, un roman colonial dédié aux peuples africains. L'écrivain s’impose un rythme de travail qui n’excède pas quatre heures d’écriture quotidiennes. Patrick Cauvin se met en 2002 dans la peau de son double, Claude Klotz, en signant un thriller au suspense implacable : Le Sang des roses. « C’est toujours l’histoire qui décide lequel des deux prend la plume. »

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