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Svevo, Italo (1861-1928)

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Biographie

Enfance et études

Svevo naît à Trieste en 1861, d'un père juif allemand, Franz Schmitz, et d'une mère italienne, Allegra Moravia, issue de la communauté juive de Trieste. Cette ville fait alors partie de l'Empire austro-hongrois et le restera jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.

À l'âge de 12 ans, il est envoyé avec ses frères Adolfo et Elio dans un internat à Segnitz, près de Wurtzbourg, en Bavière. Leur père estimait en effet qu'il était nécessaire de bien connaître l'allemand pour devenir négociant. Ettore assimile rapidement la langue allemande et découvre les grands penseurs allemands, dont Arthur Schopenhauer. De retour à Trieste, en 1878, il abandonne ses études pour travailler dans une banque comme commis, puisque son père, entrepreneur verrier, a fait faillite. Il raconte cette période de sa vie dans Una Vita.

Livia Fausta Veneziani

Son épouse était Livia Fausta Veneziani. Il en parle avec simplicité dans le chapitre écrit en 1897 de 'Cronaca di famiglia' : "...La donna evidentemente bionda che ha l’onore d’essere fotografata al mio fianco si chiamava Livia Fausta Veneziani ed ora, precisamente da un anno, è mia moglie..." (vol. I dell’Opera Omnia, Milano 1966). ("... La femme évidemment blonde qui a l'honneur d'être photographiée à mes côtés s'appelle Livia Fausta Veneziani et désormais, depuis un an exactement, elle est mon épouse..."

Parcours littéraire

En 1892, il publie Una vita (le premier titre, Un inetto, c'est-à-dire un incapable, un inapte, ayant été refusé par l'éditeur) et en 1898, Senilità, mais devant un échec critique et commercial, Svevo renonce à la littérature pendant près de vingt ans. L'année de la publication de Senilità, il épouse sa cousine Livia Veneziani. Il rentre alors dans la manufacture de ses beaux-parents qui fabrique des vernis pour bateaux, ce qui l'oblige à voyager à travers le monde et à apprendre l'anglais.

Il rencontre alors James Joyce, qui sera un temps son professeur d'anglais à l'École Berlitz de Trieste. Il lui fait lire Senilità, que Joyce appréciera au point d'en connaître de longs passages par cœur, et celui-ci l'incite à reprendre l'écriture et à entreprendre la rédaction d'un nouveau roman. Il découvre également, en 1910, la psychanalyse de Sigmund Freud, duquel il entreprend de traduire La Science des rêves. Il se met par ailleurs au violon. La guerre le contraint ensuite à l'inactivité et le conduit de nouveau à la littérature.

En 1923, il connaît la célébrité, notamment en France (par l'entremise de Valery Larbaud et de Benjamin Crémieux, fervents défenseurs de son œuvre) et en Italie, grâce à Eugenio Montale, futur prix Nobel de Littérature, avec son œuvre intitulée La Conscience de ZenoLa Coscienza Di Zeno »), un roman comportant de nombreuses références autobiographiques, comme son amour pour la cigarette ou son expérience du négoce qui se termine avec une phrase sombre et prémonitoire : «Quand les gaz asphyxiants ne suffiront plus, un homme fait comme les autres inventera, dans le secret d'une chambre de ce monde, un explosif en comparaison duquel tous ceux que nous connaissons paraîtront des jeux inoffensifs.»

Il donne ensuite des conférences puis songe à une suite pour son roman mais il meurt en septembre 1928 des suites d'un accident de voiture à Motta di Livenza et d'une maladie cardiaque. Grand fumeur, il refuse sur son lit de mort sa dernière cigarette comme si, par ce dernier acte, il tendait la main à Alfonso Nitti, Emilo Brentani et surtout Zeno, les anti-héros de ses trois grands livres, respectivement Una Vita, Senilità et La Coscienza Di Zeno.