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Hwang, Sok-Yong (1943-....)

Biographie

Hwang Sok-yong a fait ses études en philosophie à l'université Dongguk. En 1964, il fut emprisonné pour des raisons politiques et fit alors la rencontre de travailleurs activistes. Après sa libération, il commença à travailler dans une entreprise de manufacture de cigarettes et sur plusieurs sites de constructions à travers le pays. De 1966 à 1969, il s'engagea au sein de l'armée coréenne pendant la guerre du Vietnam, se battant alors à contre-cœur aux côtés des forces américaines, les considérant comme des pourfendeurs de la liberté.

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Au Vietnam, il fut notamment responsable du "nettoyage", de l'effacement des preuves de massacres de civils. Une terrible expérience au cours de laquelle il fut constamment entouré de cadavres en décomposition et le témoin direct des pires massacres. Sur la base de ces expériences, il composa la nouvelle La pagode (Tap)en 1970, ce qui lui permit de remporter le prix littéraire du journal Chosun Ilbo et l'embarqua dans une riche carrière littéraire.

Sa nouvelle intitulée Monsieur Han (Hanssi yeondaegi), l'histoire d'une famille séparée par la Guerre de Corée, a été publiée également en 1970. Cette nouvelle est toujours d'actualité suite aux visites du président Kim Dae-jung en Corée du Nord pour s'accorder avec son homologue Kim Jong-il sur des programmes de regroupement familial et pour entamer les discussions sur une éventuelle réunification.

Hwang Seok-yoeng publie en 1974 Sur la route de Sampo (Sampo ganeun gil) et acquiert une popularité nationale avec sa nouvelle Jang Gil-san qui fut publiée en série dans un quotidien entre 1974 et 1984. Utilisant la parabole d'un bandit des anciens temps pour décrire la dictature dans laquelle il évoluait, Jang Gil-san fut un énorme succès à travers le pays mais également en Corée du Nord. Cette fiction fait encore partie des plus grands best-seller en Corée.

Hwang Sok-yong a aussi composé pour le théâtre ; plusieurs membres de sa compagnie furent assassinés lors d'une représentation durant les années 1980 période du soulèvement démocratique de Gwangju. Durant cette période, il fut à la fois un auteur extrêmement respecté parmi les opposants à la dictature tout en prenant part lui-même aux différentes manifestations à travers le pays.

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En 1985, le roman Journal de Kwangju : Au-delà de la mort, au-delà de la période sombre, (Gwangju ilgi : jugeumeul neomeo, sidae-ui eodumeul neomeo) écrit initialement par un journaliste de quotidien local Lee Jae-ui apporta une nouvelle période trouble dans la vie de Hwang. Celui-ci accepta en effet d'apposer son nom sur l'œuvre en tant qu'auteur afin d'aider le roman à mieux se diffuser. Cela vaudra à Hwang ainsi qu'à l'éditeur d'être de nouveau emprisonné. L'ombre des armes (Mugi-ui geuneul), récit basé sur son expérience au Vietnam fut publiée en 1985. Ce récit a été traduit en français en 2003. En 1989, Hwang se rend à Pyongyang en Corée du Nord en passant par Tokyo et Beijing, en tant que représentant du mouvement démocratique naissant en Corée du Sud.

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Ce voyage fut réalisé illégalement, et les services secrets coréens ont alors considéré Hwang comme un espion. Plutôt que de retourner en Corée du Sud, il s'exile volontairement à New-York, donnant des cours à l'université Long Island. Il passa aussi un certain temps en Allemagne, pays également en pleine restructuration.

Il retourna à Séoul en 1993 et fut aussitôt condamné à 7 ans d'emprisonnement pour atteinte à la sécurité nationale car la loi de sécurité nationale sud-coréenne - toujours en vigueur - interdit aux sud-coréens tout contact avec des nord-coréens.. Pendant son séjour en prison, il entame 8 grèves de la faim pour protester contre les différentes restrictions, comme l'interdiction d'avoir de quoi écrire et une alimentation pauvre.

Différents organisations à travers le monde, comme PEN International et Amnistie Internationale, ont réclamé la libération de l'écrivain, et ce dernier fut finalement libéré en 1998 en obtenant la grâce du nouveau président élu Kim Dae-jung.

Hwang Seok-yeong est actuellement traduit en français et publié chez Zulma.