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Vue générale du mausolée de Rumi, à Konyya (Turquie) Originaire de la ville de Balkh, dans l'actuel Afghanistan, Rûmî est le fils d'un théologien et maître soufi réputé : Bahâ od Dîn Walad (1148-1231), surnommé « sultan des savants » (Sultân al-'Ulama), dont le livre Ma'ârif fut longtemps le préféré de Rûmî. Par sa mère Mu'mine Khatûn, fille de Rukn al-Dîn, émir de Balkh, il appartient à la lignée d'Ali, le quatrième calife de l'islam.
En 1219, Rûmî fuit avec sa famille devant l'arrivée des Mongols de 1220-1222 en Asie centrale. Il accomplit le pèlerinage musulman à La Mecque, puis se rend à Nishâpûr où il rencontre Farid od Dîn 'Attâr qui lui offre son Livre des Secrets. La famille se fixe en Arzanjân, en Arménie (Erzincan dans l'actuelle Turquie), puis à Lâranda (actuelle Karaman) non loin de Konya, capitale des Seldjoukides du Sultanat de Roum (anciens territoires romains, c'est-à-dire byzantins, en Anatolie), d'où son surnom de Roumi (Romain, Byzantin, Anatolien). Refusant l'invitation à séjourner au palais du sultan, le père de Rûmi demande à s'installer dans un collège, et on lui en construit un tout exprès.
En 1226, à l'âge de 19 ans, Rûmî épouse Gauher Khâtûm, la fille du hodja de Samarkand qui lui donne deux fils (Sultân Walad et 'Alâ od Dîn Tchelebi). Trois ans après leur mariage, Gauher meurt en 1229. Son père vient alors s'installer à Konya peu avant de mourir en 1231, et Rûmî lui succède à l'âge de 24 ans.
Rûmî épouse en secondes noces une veuve turque, Karra Khatûn (? - 1292), qui avait déjà un fils, Shams al-Dîn Yahya. Rûmî eut un autre fils et une fille avec elle : Amir Muzaffar al-Dîn Muhammad Chelebi et Malika Khatûn. Représentation de Shams en 1500.
En 1227, un disciple de son père Burhân od Dîn Muhaqqîq Tirmidhî (? - 1240) le rejoint et devient son maître spirituel pendant neuf ans avant qu'il n'envoie Rûmî étudier en Alep et à Damas où il rencontre Muhyî od Dîn Ibn ul 'Arabî. Tout comme le père de Rûmî, il était membre de l'ordre Kubrawiyyah.
Rûmî ne revient qu'en 1240 à Konya où il se met à enseigner la loi canonique.
Quand Shams ed Dîn Tabrîzî (? - 1247) arrive à Konya le {{date}}, il n'est qu'un derviche errant venant d'Iran. Il a composé un livre de maqâmât. Il existe plusieurs versions hagiographiques de sa rencontre avec Rûmî. Elles se résument en un moment d'exception où Shams apparaît comme le maître spirituel tant attendu de Rûmï. Ce dernier se voue immédiatement à l'enseignement de son maître et sa vie prend un tournant essentiel. Il consacrera plus tard un ouvrage entier de ghazal à Shams : les Odes mystiques (Diwân-e Shams-e Tabrîzî ou Diwân-i Kabir).
Après seize mois passés ensemble, Shams est contraint d'aller à Damas pour échapper à la jalousie des disciples de Rûmî. Il revient quelque temps plus tard, mais disparait soudainement le {{date}}, assassiné. Un des fils de Rûmî est soupçonné. Rûmî lui-même se rend par deux fois à Damas dans l'espoir de retrouver son maître.
Inconsolable, Rûmî institue alors le fameux concert spirituel, le sama' comme union liturgique avec le divin menée par l'émotion ou l'ivresse de la musique et de la danse. Il finit aussi par retrouver son maître, non pas dans le monde, mais en lui-même, quand il comprend qu'il n'y a plus de différence entre maître extérieur et intérieur.
Quelque temps plus tard, en 1249, Rûmî rencontre Salâh od Dîn Farîdûn Zarkûb (? - 1259), un artisan disciple de Burhân od Dîn Muhaqqîq Tirmidhî qui tombe à ses pieds lors d'une rencontre à Konya. Il devient le maître des disciples de Rûmî et reste ami avec le maître jusqu'à sa mort en 1259, qui donne lieu à un sama'. Sa fille Fâtima Khâtûn fut l'épouse du fils de Rûmî, Sultân Wahad. À nouveau les disciples sont jaloux et des menaces de mort sont prononcées du fait de sa simplicité. Rûmî lui-même doit intervenir, ainsi qu'il le relate dans le Livre du Dedans (Fîhi-mâ-fihî).
Derviches tourneurs C'est Husâm od Dîn Chelebî (1225 - ) qui succède au titre de maître des disciples. Il fut l'instigateur de la rédaction du grand traité de Rûmî : le Masnavî. Il rédige et récite les vers que Rûmî lui dicte de manière inspirée. Le premier volume achevé, la rédaction est interrompue par la mort de la femme d'Husâm, qui ne reprend le calâme que deux ans plus tard en 1265, jusqu'à la fin de la vie de Rûmî, en 1273.
Il tombe malade et comprend que son heure était venue. Il est heureux de retrouver son Créateur et part serein le soir du dimanche 17 décembre, qui est désormais la date anniversaire de la célébration shab-i arus, qui est une cérémonie de mariage mystique. Tous les habitants de Konya, toutes confessions confondues, suivent son enterrement.
C'est à l'intérieur de son couvent que Rûmî est enterré, sous un dôme vert appelé Qubba-i Hadra et construit en 1274. Il repose sous un sarcophage en noyer, chef-d'œuvre de l'art seljukide, sculpté par Selimoglu Abdülvahid. Ce lieu est devenu un important centre de pèlerinage.