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Streep, Meryl (1949-....)

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Biographie

Enfance et débuts

Meryl Streep, photographiée par Jack Mitchell en 1976. Mary Louise Streep naît dans le New Jersey au sein d'une famille modeste et cultivée. Son père, Harry William Streep Jr., est pharmacien et sa mère, Mary Wolf (née Wilkinson), artiste{{,}}{{,}}. Elle a également deux frères, Dana et Harry et ses ancêtres sont allemands, suisses et anglais{{,}}. Du côté paternel, ses origines allemandes remontent à dix générations dans la localité de Loffenau en Pays de Bade, d'où son second grand-père, Gottfried Streeb, a émigré aux États-Unis, et où l'un de ses ancêtres a été maire. Une autre branche de la famille Streep a vécu à Giswil, petite ville de Suisse. Son ascendance maternelle d'origine anglaise, est localisée en Pennsylvanie et au Rhode Island. Streep est une lointaine parente de William Penn, fondateur de la province de Pennsylvanie, et les archives indiquent que sa famille a été parmi les premiers acheteurs de terres dans cette région{{,}}.

Élevée dans la religion presbytérienne{{,}}{{,}}, elle a grandi à Bernardsville, dans le New Jersey, où elle a été scolarisée à la Bernard High School.

En 1971, celle qui se destine originellement à une carrière de cantatrice obtient son baccalauréat en art dramatique (Bachelor of Arts ou B.A.) au Vassar College où elle reçoit brièvement l'enseignement de Jean Arthur. Elle s'inscrit aussi comme étudiante d'échange à Dartmouth College pendant un semestre avant que l'établissement scolaire ne devienne mixte. Elle obtient par la suite un Master d'arts (Mastership in Art, MFA) à la Yale School of Drama. Pendant son séjour à Yale, elle tient plusieurs rôles sur scène notamment Helena dans Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare et The Idiots Karamazov, comédie écrite par Christopher Durang et Albert Innaurato{{,}}.

Le doyen de Yale Repertory Theatre in New Haven, Robert Brunstein, a dit qu'il « était évident qu'elle était destinée à la grandeur ».

Elle réussit à intégrer le Phoenix Repertory du théâtre de New York, et fait ses débuts au théâtre dans de grandes salles avec Trelawney of the Wells en 1975.

Une consécration rapide et une actrice respectée

Des débuts remarqués et une célébrité rapide croissante

De 1975 à 1977, le théâtre est l'activité première de Meryl Streep. Elle s'illustre, sur les planches, dans Henry V et Mesure pour mesure, de Shakespeare et La Cerisaie d'Anton Tchekhov. Durant les représentations de Mesure pour mesure, elle rencontre son futur compagnon, l'acteur John Cazale, connu pour son rôle de Fredo Corleone dans Le Parrain. En 1976, elle commence à s'orienter vers le cinéma, en passant des auditions, notamment pour King Kong, mais c'est en 1977 qu'elle obtient son premier rôle sur grand écran dans Julia, où elle a pour partenaires Jane Fonda et Vanessa Redgrave. À cette époque, elle vit à New York avec Cazale à qui l'on diagnostique un cancer des os à un stade avancé.

En 1977, elle tourne dans Voyage au bout de l'enfer, la fresque réaliste, épique et tragique de Michael Cimino consacrée à la guerre du Viêt Nam. Elle y joue une employée de magasin dont l'un des personnages principaux (Robert De Niro) tombe amoureux. Elle accepte d'y avoir un rôle secondaire afin de rester auprès de Cazale, également acteur du film, et de prendre soin de lui durant le tournage. Par la suite, elle incarne une aryenne mariée à un Juif dans le feuilleton télévisé Holocauste. Plus tard, elle explique avoir accepté le rôle car elle avait besoin d'argent. Pour le tournage, Streep se rend en Allemagne et en Autriche, tandis que Cazale reste à New York, sa maladie progressant. À son retour, elle s'occupe de lui jusqu'à son décès qui survient en mars 1978.

Après la disparition de son compagnon, elle parle de sa souffrance et de son espoir que le travail constitue une échappatoire. Elle enchaîne avec le film La Vie privée d'un sénateur, avec Alan Alda et joue sur les planches dans la pièce de théâtre La Mégère apprivoisée de Shakespeare. Holocauste et Voyage au bout de l'enfer connaissent un immense succès critique et public. Ils lui apportent la consécration internationale et la font connaître du grand public. Par ailleurs, le feuilleton lui vaut d'être récompensée par l'Emmy Award de la meilleure comédienne et le film de Cimino d'être nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour la première fois.

C'est néanmoins avec son interprétation d'épouse perdue en pleine procédure de divorce, se déchirant avec son mari (Dustin Hoffman) pour la garde de son fils dans Kramer contre Kramer de Robert Benton, qu'elle obtient la précieuse statuette l'année suivante. En parallèle, elle apparaît dans un rôle secondaire mais remarqué de mère divorcée ayant refait sa vie avec une femme dans Manhattan de et avec Woody Allen.

Les rôles marquants et les récompenses

Empreintes de l'actrice au Grauman's Chinese Theatre datant de {{date}}.

Meryl Streep se démarque par un jeu distancié, précis et rigoureux, en opposition aux excès qui dominent aux États-Unis. Elle affectionne les rôles naturalistes et campe souvent des femmes fragiles mais battantes, malmenées par les hommes et l'existence et décidant de prendre leur vie en main ou de lutter contre les carcans sociaux. Pour chacun de ses rôles, elle cherche à éviter l'interprétation tonitruante et la dramatisation très marquée, à la manière de l'Actors Studio. Elle veut au contraire composer avec délicatesse, justesse et sobriété et souhaite s'effacer pour servir chaque personnage dans sa singularité. Sans afficher aucune technique ni aucun tic de jeu, elle soigne la diversité d'expressions, privilégie la retenue et s'appuie sur la simplicité du geste et des mimiques. Elle crée ainsi une prestation très naturelle et percutante, loin de tout cabotinage ou de l'emphase dramatique en vogue dans le cinéma américain.

Dans La Maîtresse du lieutenant français, réalisé par Karel Reisz et écrit par le Prix Nobel de littérature Harold Pinter, elle joue à la fois Sarah et Anna, deux femmes amoureuses à une époque différente. Avec Le Choix de Sophie d'Alan J. Pakula, d'après William Styron, elle campe une Polonaise catholique meurtrie par l'expérience des camps de concentration et dont un choix tragique a fait à jamais basculer l'existence. Ces deux œuvres en font la comédienne américaine la plus appréciée du moment. Le Choix de Sophie lui vaut l'Oscar de la meilleure actrice en 1983.

Éclectique et appliquée, elle renouvelle son registre en jouant des femmes simples, issues de la middle class américaine tantôt prisonnières de la banalité quotidienne, tantôt emmenées dans une intrigue particulière comme dans Le Mystère Silkwood de Mike Nichols, d'après des faits réels. Elle y interprète Karen Silkwood, disparue dans des circonstances douteuses à la suite de l'enquête qu'elle mène sur les actes délictueux de la direction de l'usine de plutonium dans laquelle elle travaille. Dans Un cri dans la nuit de Fred Schepisi, inspiré de l'affaire Azaria Chamberlain, elle donne la réplique à Sam Neill et tient le rôle d'une mère accusée à tort du meurtre de son enfant. Sa prestation lui vaut de nouvelles récompenses dont le Prix d'interprétation féminine au {{42e}} Festival de Cannes et le New York Film Critics Circle Award de la meilleure actrice.

Très populaire et en même temps admirée par l'intelligentsia, elle est, dans les années 1980, l'égérie du cinéma mondial dans tous ses courants : film commercial comme cinéma d'auteur. Elle participe alors aussi bien à des réalisations à gros budget qu'à des productions indépendantes et tant à des films de divertissement qu'à des œuvres artistiquement ambitieuses. Les plus grandes stars d'Hollywood telles que Jack Nicholson, Robert De Niro et Robert Redford se bousculent pour lui donner la réplique. De même, les plus grands studios et les cinéastes américains les plus prestigieux (Mike Nichols, Sydney Pollack etc.) se battent pour la faire tourner.

Ses deux rôles les plus connus sont ceux dOut of Africa de Sydney Pollack (1985) où elle prête ses traits à l'auteur Karen Blixen pour relater son expérience africaine, son mariage raté avec Bror Blixen et sa relation avec Denys George Finch Hatton puis Sur la route de Madison (1995) de et avec Clint Eastwood dans lequel elle donne toute la mesure de son talent en incarnant Francesca Johnson, une femme au foyer sans histoire mais dont la vie bascule lorsqu'elle rencontre un photographe de passage dans le comté de Madison. Ces deux films sont cités comme caractéristiques de la grande retenue, le naturel déconcertant et l'intensité émotionnelle de son jeu. D'un amour malheureux pour le premier film, elle passe à un amour impossible dans le second.

Des changements de registre

Sa carrière marque un léger coup d'arrêt au milieu des années 1990 même si ses rôles dramatiques, qui la prédestinent à obtenir de nouvelles nominations aux Oscars, lui permettent de maintenir le contact avec le grand public (Simples Secrets, Sur la route de Madison, Contre-jour, La Musique de mon cœur, The Hours). C'est par ailleurs à cette époque qu'elle décide de changer de registre : Susan Seidelman avait déjà entrepris son baptême comique avec She-Devil, la diable, en 1989, puis Robert Zemeckis l'avait entraînée dans le loufoque La Mort vous va si bien en 1992. Curtis Hanson la plonge alors dans le thriller d'action avec La Rivière sauvage, en 1994. À l'aise dans la comédie, on la remarque dans Adaptation de Spike Jonze (2002) où elle interprète une brillante journaliste new yorkaise. Dans Petites Confidences (à ma psy) de Ben Younger (2005), elle joue une psychiatre et mère juive voyant son fils de 20 ans sortir avec une de ses patientes de 40 ans.

Son retour au premier plan, en 2006, est marqué de manière triomphale par deux films : The Last Show, l'ultime réalisation de Robert Altman dans laquelle elle incarne une chanteuse de musique country et Le Diable s'habille en Prada de David Frankel, adapté du best-seller de Lauren Weisberger. Au côté d'Anne Hathaway, elle y interprète la cruelle et tyrannique Miranda Priestly, rédactrice en chef du magazine de mode Runway, inspirée de la figure d'Anna Wintour à la tête du magazine Vogue.

En 2007, l'actrice la plus nommée de l'histoire des Oscars (aucun homme n'a battu ou égalé son record) fête sa {{14e}} nomination distinguant sa prestation dans Le Diable s'habille en Prada. Cette nomination valorise ainsi un rôle comique, ce qui constitue une rareté dans les cérémonies de récompenses internationales. Elle apparaît, la même année, dans Lions et agneaux où elle retrouve son comparse Robert Redford, interprète et réalisateur du film. Elle enchaîne en 2008 avec le thriller Détention secrète dans lequel elle donne la réplique à Jake Gyllenhaal et Reese Witherspoon. Elle y tient le rôle de la machiavélique Corrine Whitman.

La même année, Streep confirme à nouveau ses talents de chanteuse en se plaçant en haut de l'affiche de la comédie musicale Mamma Mia ! qui reprend avec joie, humour et romantisme les grands tubes du groupe ABBA. Elle y côtoie notamment Pierce Brosnan, Colin Firth, Julie Walters et la jeune Amanda Seyfried. Le film est un succès commercial planétaire en dépit de critiques massivement négatives.

En 2008, elle tient le rôle d'une directrice d'école catholique aux méthodes sévères dans le drame Doute avec Amy Adams et Philip Seymour Hoffman. Son interprétation lui vaut sa {{15e}} nomination aux Oscars et sa {{12e}} citation dans la catégorie « Meilleure actrice », battant ainsi son propre record, et elle obtient en 2009 le SAG Award de la meilleure actrice pour Doute{{,}}{{,}}.

Toujours en 2009, elle est à l'affiche de deux films : Julie et Julia, où elle incarne la cuisinière Julia Child et donne une nouvelle fois la réplique à Amy Adams puis Pas si simple dans lequel elle interprète une femme qui retombe amoureuse de son ex-mari. Pour son interprétation dans Julie et Julia, Meryl Streep obtient le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie. Elle reçoit ensuite une {{16e}} nomination aux Oscars : sa {{13e}} pour l'Oscar de la meilleure actrice. Elle devient en conséquence la comédienne la plus nommée dans cette catégorie, devant Katharine Hepburn, nommée 12 fois.

En 2012, alors qu'elle bat son propre record en étant nommée pour la {{17e}} fois, elle remporte le troisième Oscar de sa carrière pour La Dame de fer où elle interprète, métamorphosée, le rôle de l'ancien Premier Ministre britannique Margaret Thatcher. Elle égale alors le record d'Ingrid Bergman et de Jack Nicholson pour le nombre et le type de trophées obtenus (deux pour le meilleur rôle principal et un pour le meilleur second rôle).

En 2014, Meryl Streep augmente une nouvelle fois son record de nominations aux Oscars avec une {{18e}} citation et une {{15e}} sélection à l'Oscar de la meilleure actrice grâce à son interprétation de mère tyrannique et dépendante dans Un été à Osage County (August: Osage County) au côté de Julia Roberts. Suit une {{19e}} nomination en 2015 (sa {{4e}} à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle) pour son rôle de sorcière dans Into the Woods, film musical produit par les studios Disney et réalisé par Rob Marshall.

La perfectionniste

diplôme honorifique]] à l'université Harvard (27 mai 2010). Meryl Streep est capable de prendre n'importe quel accent. Ainsi pour Le Choix de Sophie, d'Alan J. Pakula en 1982, non seulement elle a appris l'accent polonais, mais elle a aussi appris à parler allemand. Toujours pour Le Choix de Sophie, elle effectuera le doublage du film pour la France. Et pour rester cohérente par rapport au personnage, elle le fera dans un français fortement teinté d'accent polonais.

En 1978, elle a accepté de jouer un petit rôle (celui de Linda) dans Voyage au bout de l'enfer, de Michael Cimino, pour être aux côtés de son compagnon, le comédien John Cazale, alors atteint d'un cancer des os. Dans le scénario, son rôle est secondaire, et c'est elle qui se charge de rédiger ses répliques pour donner plus d'importance à son personnage. De même pour son rôle dans Kramer contre Kramer l'année suivante, qui lui vaudra l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1980.

Meryl Streep a dû apprendre à jouer du violon, en pratiquant six heures par jour pendant six semaines pour La Musique de mon cœur (1999).

En 1993, pour le tournage de La Rivière sauvage, la comédienne s'essaye au rafting et exécute la majeure partie de ses cascades.

Mais Meryl Streep a un autre talent : celui de chanteuse. Celle qui se destinait à être cantatrice avant de devenir comédienne a chanté dans six films : Le Mystère Silkwood, de Mike Nichols en 1984, Ironweed, d'Hector Babenco en 1987, Bons baisers d'Hollywood, de Mike Nichols en 1990, The Last Show, le dernier film de Robert Altman en 2006, la comédie musicale Mamma Mia! en 2008 et Into the Woods de Rob Marshall en 2014.

Divers

En 1976, elle passe une audition pour incarner le rôle principal du film King Kong, produit par Dino De Laurentiis, mais lors de l'audition, il lance à son fils « che brutta » en italien qu'elle est hideuse. Mais il a finalement très vite ravalé ses mots en s'apercevant que l'actrice comprenait l'italien.

En 1992, lors d'une interview pour une émission de Canal+ pour la promotion de La mort vous va si bien, la journaliste lui demande : « est-il vrai que vous auriez dû jouer dans Thelma et Louise ? », ce à quoi elle répond : « on nous en a parlé, à toutes les deux, Goldie Hawn et moi ». Alors que la journaliste lui demande pourquoi elle a refusé, la comédienne répond qu'elle ne l'a pas refusé. Mais à l'époque, elle était enceinte et n'a pas pu faire le film, car la production n'a pas voulu attendre. Avec de l'humour et à la suite de sa réponse, Meryl Streep lance à l'intervieweuse : « à mon avis parce que nous étions trop chères ».

Elle a également failli jouer entre autres dans Le facteur sonne toujours deux fois (le rôle fut donné à Jessica Lange), dans Minority Report (rôle finalement échu à Lois Smith), Les fous du roi (elle renonce pour cause de conflits, le rôle fut attribué à Patricia Clarkson) et The Last Station, de Michael Hoffman (remplacée par Helen Mirren).

Dans les années 1980, elle a aussi failli incarner le rôle d'Eva Perón dans Evita, sous la direction d'Oliver Stone, mais le film ne se fera pas. Il sera finalement réalisé sous la direction d'Alan Parker avec comme interprète Madonna en 1996.

En février 2016 elle est présidente du jury du {{66e}} Festival de Berlin, succédant ainsi au réalisateur Darren Aronofsky.

Vie privée

Elle a vécu de 1976 à 1978, une histoire d'amour célèbre avec John Cazale, un acteur sicilo-américain connu grâce au rôle de Fredo, frère de Michael Corleone (incarné par Al Pacino) dans Le Parrain, et qu'elle a rencontré au théâtre. Elle accepta de jouer avec son compagnon, atteint d'un cancer des os, dans le film qui la fera connaître : Voyage au bout de l'enfer (1978). Malheureusement, Cazale décède peu de temps avant la sortie du film.

Meryl Streep est mariée depuis le {{Date}} au sculpteur Don Gummer. Elle est mère de quatre enfants : Henry (musicien), né en 1979, Mary Willa (devenue actrice sous le nom de Mamie Gummer), née en 1983, Grace (actrice), née en 1986 et Louisa, née en 1991. Loin du stress et des paillettes de Hollywood, Meryl Streep a su préserver sa vie familiale, conciliant ainsi sa vie personnelle et sa carrière d'actrice.

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